Pourquoi l’être humain à tendance à sous-estimer les risques ?

En 1907, le commandant de la marine E.J. Smith déclarait :« Quand quelqu’un me demande comment décrire le mieux possible mon expérience de près de quarante ans en mer, je peux pratiquement dire qu’il ne s’est rien passé.?Bien sûr, il y a eu des tempêtes, des orages et des brouillards, ou d’autres choses semblables, mais je n’ai jamais été concerné par un accident d’aucune sorte qui vaille la peine qu’on en parle. Je n’ai pas vu un seul navire en détresse au cours de toutes ces années passées en mer… Je n’ai pas vu un seul naufrage, et n’ai pas été naufragé moi-même, pas plus que je ne me suis retrouvé dans une situation menaçant de tourner en désastre. » Malgré plusieurs messages d’autres paquebots l’avertissant du danger, le commandant E.J. Smith, coula le 14 avril 1912 avec son bateau, le Titanic.

Pourquoi ?

L’exemple est frappant et ancien, mais il n’est pas rare. Les accidents de travail causés par un excès de confiance, une sous-estimation du risque sont nombreux. Nous connaissons tous quelqu’un, un collègue, une connaissance, qui a été blessé parce qu’il ne portait pas son casque, ses lunettes, sa ceinture, parce qu’il roulait trop vite, ou parce qu’il n’a pas respecté les règles de confinement… Mais, dans le fond, pourquoi sous-estime-t-on les risques ?

Cette attitude correspond en fait à un élément fondamental de la nature humaine : nous avons tendance à sous-estimer les risques et à avoir une confiance inconsidérée en nos capacités à réagir. Les principales causes de cette sous-estimation sont donc psychologiques.

En effet, l’être humain a besoin de sentir que son monde est organisé et prévisible, et qu’il peut répondre à ses besoins. Penser qu’il vit dans un monde où l’incertitude n’existe pas ou peu le rassure. Pour satisfaire ce besoin de sécurité et de certitude, il a dès lors mis en place des mécanismes inconscients (tels que le déni, l’excès de confiance...) qui lui permettent de faire face aux aléas de son environnement.

Mais ces mécanismes sont trompeurs et produisent l’effet inverse : ils rendent l’individu davantage vulnérable à son environnement.

Reprenons l’exemple de notre commandant Smith. Nous sommes ici face à une problématique de défaut de représentation. Non seulement, il n’avait pas une juste représentation de ses propres compétences (il ignore les avertissements de danger des autres bateaux), mais il n’avait également pas une juste représentation de son environnement et des dangers qu’il représentait (le fait que dans cette partie du globe, il y a de la glace et des icebergs en mer).

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Que faire ?

Mais si ces mécanismes sont inconscients et dans la nature humaine, que pouvons-nous faire ? Un seul mot d’ordre : faire prendre conscience des risques !

Comment mettre cela en pratique ?

L’information

Informer, c’est tout simplement transmettre des connaissances à un certain groupe cible. Le destinataire du message détermine lui-même s’il mémorise le message ou non par sélection. Le gros problème de l’information, c’est la quantité que nous devons traiter chaque jour. Personne ne peut tout retenir, et donc la sélection humaine est très importante, mais difficile à influencer.

La sensibilisation

Le but de la sensibilisation est tout autre. Dans ce cas-ci, nous présumons que la connaissance est acquise, mais que le comportement n’est pas toujours conforme.

Nous devons donc influencer le comportement. En matière de sécurité, cela passe essentiellement par un renforcement de la prise de conscience. A quoi peut-on voir si une campagne de sensibilisation n’est qu’un simple transfert de savoir ou si elle vise à modifier les comportements?
On ne peut influencer les comportements qu’en respectant trois principes de base:

  1. Nous communiquons avec tout le monde, chacun à son niveau: tout le monde est concerné!
  2. Le groupe cible doit réfléchir de lui-même sur le sujet.
  3. L’acceptation finale du message n’a lieu que quand le groupe cible constate de lui-même que le changement souhaité le rend meilleur.

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La formation

La formation est également essentielle. Un formateur (ou mieux encore un coach) pourra mettre une personne face à ses propres représentations et lui montrer en quoi – et pourquoi – elles sont erronées et dangereuses pour sa propre sécurité, celle de ses collègues et celle de l’entreprise elle-même.

La mise en situation

Lors de ces formations, il est très important de mettre les employés en situation, aussi réelles que possible. Confronter l’employé à une situation concrète, applicable dans son quotidien aura beaucoup plus d’impact qu’une situation abstraite, racontée ou exposée par écrit. Dans certains métiers, comme dans le secteur médical, le formateur pourra par exemple se servir de mannequins pour simuler de manière réaliste certaines situations à risques. Dans les secteurs où une mise en situation réelle n’est pas possible (pour des raisons de sécurité entre autres), le jeu de rôle pourra être privilégié.

Conclusion

C’est un fait : nous avons une tendance naturelle à sous-estimer les risques et à avoir une confiance exagérée en nos capacités de réaction. Cette tendance est par ailleurs accentuée par d’autres phénomènes, comme la routine, la fatigue, la répétition...

Dès lors, il est primordial de régulièrement rappeler à ses employés que leur degré de maitrise n’est pas forcément aussi bon qu’ils l’imaginent. Et ce, par tous les moyens à votre disposition : formation, mise en situation, information…
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